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• L'acteur américain a livre ses
impressions à Granma sur plusieurs aspects de la réalité
contemporaine
CHAQUE entretien avec Danny Glover confirme
l’impression qu’il m’a laissée il y a dix ans lorsque
nous avons échangé nos premiers mots : celle d’un homme
solidaire, sincère et conscient de ses responsabilités
et de son devoir.
Quelques minutes avant de prendre part au séminaire
Cuba et les peuples afrodescendants d’Amérique, qui
s’est déroulé pendant une semaine à l’Institut cubain de
recherches culturelles Juan Marinello, Danny a accepté
de nous accorder un entretien sur plusieurs aspects de
la réalité contemporaine, y compris sur les raisons de
son dernier séjour à Cuba.
« Je trouve intéressant que les Nations unies aient
proclamé 2011 "Année internationale des Afrodescendants",
mais l’effort ne sera productif que dans la mesure où
nous serons capables de nous interroger sur comment
doivent être les relations entre les divers groupes de
la famille humaine, et de trouver des réponses sur qui
nous sommes et où nous allons ».
Quelles sont d’après vous les perspectives actuelles
des Afro-Nord-Américains ?
J’ignore quel est le discours officiel de mon pays
sur les Afrodescendants. J’ai l’impression que rien de
consistant n’a été structuré. Il y a aussi le fait
d’avoir un président noir, ce qui n’a apporté aucun
avantage aux Afro-Nord-Américains. Le fait est que les
Noirs et les Hispanos sont les secteurs de la population
qui souffrent le plus des rigueurs de la crise. A
présent vous verrez qu’on dit que nous sommes en passe
de sortir des pires moments. Les statistiques parlent de
la fin de la récession et d’une relance. Mais ces
statistiques ne concernent ni les Noirs ni les Hispanos,
qui sont de plus en plus pauvres.
Que faudrait-il changer pour inverser cette situation ?
Le problème réside dans le système lui-même, qui est
conçu sur des bases destructrices. Et ce non seulement
aux Etats-Unis mais sur une bonne partie de la planète.
Nous vivons au milieu d’un gaspillage matériel, dans un
déséquilibre entre consommation et bien-être, entre
accumulation de richesses et succès, sans penser aux
dommages que nous provoquons. Il est du devoir de chacun
de prendre conscience de cette réalité, parce que croire
que le système peut se corriger lui-même et résoudre ces
problèmes serait commettre une erreur et tomber dans un
piège. Je pense que la participation des artistes et de
tous ceux qui de par leur profession peuvent se faire
entendre est décisive dans ce genre d’action
mobilisatrice.
A cette occasion vous êtes ici en tant qu’ambassadeur
de bonne volonté du Fonds des Nations unies pour
l’enfance (UNICEF). Quelles idées avez-vous abordées
avec vos collègues cubains ?
En réalité, les idées ont surgi après avoir vu
certaines des expériences cubaines. J’ai visité le siège
de l’Ensemble folklorique national et j’ai pu constater
que depuis l’enfance la relève des tenants des cultures
populaires est assurée. Dimanche j’ai pu bavarder avec
les enfants de la troupe La Colmenita. Ils m’ont même
dédié une chanson, à moi et à ma femme. J’ai pu observer
combien ces enfants peuvent exprimer la poésie et
l’imagination révolutionnaires. Je leur ai dit quelque
chose que je vais répéter ici : je m’engage à être aussi
l’ambassadeur de La Colmenita, pour faire connaître son
travail aux communautés de mon pays.